TWO DOOR CINEMA CLUB (+The Cast Of Cheers) @Le Rocher de Palmer (Cenon)

Les trois piles électriques de Two Door Cinema Club se produisaient hier soir (mardi 13 Novembre) au rocher de Palmer, dans la périphérie de Bordeaux. Notre arrivée en avance nous permettant de nous placer très près de la scène (en témoignent mes oreilles qui grésillent encore comme une paire d’écouteurs ayant pris la pluie), je remarque que la scène où le groupe va se produire n’a pas été aménagée plus que ça, ce qui m’étonne compte tenu du goût prononcé de TDCC pour un certain esthétisme scénique. Cependant, une première partie ayant été annoncée, je décide de ne pas en tenir en rigueur.

Pour ce qui en est de la première partie en question, j’ai eu la joie de découvrir le son de The Cast Of Cheers. Originaires d’Irlande tout comme leurs têtes d’affiche, les quatre garçons sont dotés d’une énergie à mi chemin entre celle de Foals et Bloc Party. Il n’y a à cela rien d’étonnant lorsqu’on sait que le groupe a été signé au label Kitsuné en Janvier dernier.

Pas prétentieux pour un sous, les membres du groupe communiquent avec le public entre chaque titre, dans un français plus qu’approximatif (le mot « pomme de terre » n’avait jamais provoqué autant d’émoi auprès de la gente féminine avant d’être prononcé par le guitariste Neil Adams). Une performance d’une demi-douzaine de titres ayant chauffé la salle à merveille et fait l’unanimité auprès du public, ce qui n’est pas donné à n’importe quel groupe passant en première partie. Deux de ces titres m’ont particulièrement marquée, Human Elevator par lequel The Cast Of Cheers a commencé le concert, et Animals.

Après nous avoir salués et remerciés, le groupe se retire. Ultra-vitaminés par la dose d’énergie reçue pendant une demi heure, il nous faut prendre notre mal en patience pendant que l’équipe technique s’affaire derrière un grand rideau dressé sur la scène.

Alors que la salle commence à montrer des signes d’impatience, les lumières s’éteignent, deux projecteurs se mettent à diffuser des rayons aux effets cristallins à travers la salle. Le rideau tombe, révélant (bien évidemment) le matériel du groupe, ainsi qu’un grand triangle incrusté dans le fond de la scène qui s’éclaire d’une lumière verte dès que les membres du groupe arrivent sur scène. Après un bref salut envers le public, les premiers accords de Sleep Alone retentissent, sonnant le début d’une heure et demi de grand spectacle.

Au fur et à mesure que les titres s’enchaînent, on comprend le succès du groupe : des performances scéniques de qualité qui fera changer d’avis les quelques convaincus qu’il s’agit ici de musique dénuée de technique instrumentale, une énergie débordante de la part de chaque membre de TDCC qui prennent manifestement autant de plaisir à jouer que nous à les écouter. Le temps d’installation de la scène que nous avions trouvé un peu long est rapidement justifié si ce n’est oublié aux vues de l’efficacité et de la qualité des jeux de lumières effectués tout au long du show. Alternant entre de nouveaux titres extraits de leur dernier album Beacon et des classiques en ayant convaincu plus d’un, le public est conquit.

On retiendra dans les performances les plus marquantes celle de Sun que chacun d’entre nous avait devinée lorsque que le chanteur Alex Trimble s’installe au clavier et qu’une lumière rouge commence à l’éclairer; Someday, Next Year et Handshake encore plus efficaces en live que sur Beacon,  et bien évidemment celles des inévitables telles que I Can Talk et Something Good Can Work sur lesquelles le public se déchaîne.Au dernier titre avant le rappel, de gros ballons blanc gonflés à l’hélium sont lâchés sur le public, définitivement sous le charme des irlandais.  Le groupe se retire une première fois avant d’être rappelé immédiatement et reprend Someday avant d’achever le concert sur What You Know, que Trimble commence acapella.

En définitive, un excellent moment. C’est très rafraîchissant de voir des groupes qui continuent de se produire avec une telle humilité malgré une notoriété grandissante : TDCC s’est produit devant une salle de taille moyenne de la même façon qu’il l’aurait fait au Stade de France et ça se sent. Cela se ressent surtout du côté du guitariste Sam Halliday (à qui j’accorde un million de points bonus et de petits coeurs à la guimauve pour son énergie sur scène et son tempérament ) qui semblait toujours un peu abasourdi de voir des gens l’acclamer à la fin de chaque chanson et qui communiquait régulièrement avec le public, comme si nous étions tous en tournée ensemble.

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Flore